La statue de la Consolatrice des Affligés était présente au Christ-Roi le samedi 28 mai 2016. Comme d’autres groupes qui fréquentent régulièrement la communauté du Christ-Roi, la CVX a assuré un temps de prière d’une demi-heure grâce à la méditation préparée et animée par Véronique Grimée.
Pourquoi cette pérégrination de la statue de la Consolatrice des Affligés dans les paroisses et communautés de la ville de Luxembourg ?
Notre-Dame de Luxembourg, vénérée sous le titre de Consolatrice des Affligés depuis 1624, a été élue patronne de la ville de Luxembourg le 10 octobre 1666. Par temps difficiles de guerre, de famine et de peste, les fidèles ont trouvé en elle refuge et consolation. Aujourd’hui nous n’avons pas moins besoin d’orientation et de soutien !
Alors que depuis des siècles, les chrétiens se rendent auprès de la Consolatrice au Glacis ou en ville, en ce 350e anniversaire de son élection, la statue de Notre-Dame Consolatrice se déplace dans nos lieux de vie et de célébration. Comme leurs ancêtres dans la foi, les communautés chrétiennes de la ville de Luxembourg sont ainsi invitées à se confier à la prière de la Mère de Dieu et à la choisir comme étoile de l’évangélisation et protectrice de celles et ceux qui oeuvrent à la construction d’un monde plus humain.
Le 20 février dernier, le jubilé marial de la ville de Luxembourg a été ouvert. A cette occasion, entre mai et octobre, voici que la statue de Notre-Dame de Luxembourg, Consolatrice des Affligés est accueillie dans les paroisses et les lieux de foi de la ville de Luxembourg.
Aujourd’hui, elle est en notre chapelle.
Elle est sortie de la cathédrale ce matin … mais elle vient de beaucoup plus loin …
- Un artiste l’a d’abord sculptée …
Nous sommes à la fin du 16e siècle ;
Il a choisi du bois de tilleul …
Je contemple l’artiste au travail. Il part d’un morceau brut, et il s’active avec ses outils.
Plus tard, il choisira la couleur pour terminer sa statue polychrome …
J’essaye de le voir travailler, de m’imaginer ses pensées, quand il travaille.
… (moment de silence)
Et moi, m’arrive-t-il de travailler de mes mains, pour la joie de ce qui est beau, bien fait ?
Comment est-ce que je me sens en contemplant mon travail ?
Est-ce que je peux imaginer le regard du Seigneur sur moi, pendant mon travail, ou après ?
… - En ce début de 17e siècle, les pères jésuites sont à Luxembourg pour ériger le collège, et accompagner les jeunes gens dans leur formation et leur vie de foi. Les congrégations mariales existent depuis la fin du 16e siècle. Ces groupes de laïcs, accompagnés par les pères jésuites, ont placé la Vierge au cœur de leur vie spirituelle.
Le 8 décembre 1624, c’est la fête de l’Immaculée Conception. Le Père Brocquart et les étudiants du collège jésuite sortent hors des remparts de la ville, sur le Glacis et ils vont, en procession, y dresser la statue de Notre-Dame.
Ce sont pourrait-on dire, nos grands frères dans la CVX.
Ils cherchent à approfondir leur foi et à se mettre au service du monde.
Je regarde ce groupe qui avance en procession.
Ils vont hors les murs …
…
Et moi, quand est-ce qu’il m’arrive d’aller « hors les murs » ?
Est-ce que je suis soutenu dans ce mouvement par un groupe ? par des paroles ? des modèles ?
…
- En 1628, la chapelle du Glacis est consacrée et la statue de Notre-Dame y est à l’abri.
Elle devient petit à petit un lieu de pèlerinage pour les habitants de la région.
Des premiers miracles attribués à Notre-Dame de Luxembourg sont attestés.
Je regarde ces hommes et ces femmes des campagnes. Leur vie est dure : les maladies, les guerres, la famine, les puissants, rien ne leur est épargné.
Ils mettent leur espoir en Marie. Elle console les affligés.
…
Je regarde aujourd’hui la cohorte des hommes et des femmes affligés par les maladies, les guerres, la famine, les puissants.
Puis-je les confier à Marie ?
…
- Le pèlerinage à Notre-Dame de Luxembourg attire de plus en plus de monde ; pendant une semaine entière, la statue est amenée dans l’église des pères jésuites pour accueillir l’afflux de pèlerins.
Le 10 octobre 1666 … il y a donc presque 350 ans, les instances politiques élisent Marie, sous le vocable de Consolatrice des Affligés, Patronne de la Ville. Lors d’une grande fête, les clés de la ville sont confiées à Marie.
Je regarde la remise de ces clés à Marie. J’essaye d’imaginer la scène ; qui les lui donne symboliquement…
…
Et si moi, aujourd’hui, je devais remettre à Marie les clés d’une cité ? ou une problématique particulière de notre société ? … que choisirais-je pour la mettre sous la protection de Marie ?
…
- En 1794, la chapelle du Glacis est détruite ; c’est un dégât collatéral de la révolution française. La statue est installée définitivement dans l’église jésuite… qui n’est toujours pas une cathédrale.
Je contemple en imagination cette chapelle détruite.
Je laisse son image m’inspirer pour retrouver les moments de ma propre vie où ma foi a été mise à rude épreuve, comme « explosée » par les événements extérieurs.
…
Mais une chapelle détruite n’est pas la fin de l’histoire.
Qu’est-ce qui m’a remis debout ? remis en chemin ? puis-je remercier le Seigneur pour cela ?
…
- Aujourd’hui, la statue est là devant moi.
Je la regarde, et je cherche tout ce qu’elle me montre :
Marie porte un sceptre et une couronne ;
elle tient les clés de la ville.
elle est habillée d’une robe de cérémonie ; mais sous celle-ci, elle porte une robe plus simple, aux couleurs dorée, rouge et bleue ;
elle porte l’enfant-Jésus, lui-même couronné et portant l’orbe.
Je me laisse toucher par ce que je vois.
…
Je laisse toute son histoire entrecroiser mon présent.
…
Je peux finir cette méditation en confiant à Marie – ou à son Fils – une action de grâce, ou une demande, une supplication, en mon nom ou au nom de quelqu’un d’autre.
…
Photos : Georges Thewes